LES ENJEUX
La précarité énergétique
Au Burkina Faso, le taux d'électrification est de 14% seulement et plus de 87% de la population dépend du bois pour la cuisson. La majorité de la population a recours à la biomasse (bois ou charbon de bois) pour ses besoins de cuisson et utilise des équipements de cuisson rudimentaires et peu performants tels que les foyers trois pierres ou les réchauds malgaches. Les ménages s'éclairent avec des lampes à kérosène, des bougies ou des torches à piles. Ces équipements rudimentaires sont les plus accessibles mais ils sont coûteux et inefficaces. Leur utilisation a des conséquences environnementales, sanitaires et économiques dramatiques.
L'utilisation massive des combustibles ligneux exerce une pression sur les ressources naturelles. Plus de 110 500 hectares de forêts disparaissent par an au Burkina Faso, dont une grande partie en fumées de cuisson et 462 millions de barils de pétrole sont consommés par jour dans le monde pour alimenter les lampes à kérosène. Outre la destruction d’énergies fossiles, ces équipements génèrent chaque année des millions de tonnes de CO2 qui contribuent de surcroît au réchauffement climatique.
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Cuisiner et s'éclairer avec des équipements inadaptés a également un impact sanitaire considérable. Les foyers traditionnels émettent des fumées nocives et des particules fines, qui affectent majoritairement les femmes et les enfants en bas âge, et tuent 4 millions de personnes par an. L’utilisation de lampes à kérosène et de bougies est quant à elle responsable de brûlures et d’incendies dont les premières victimes sont les enfants et qui causent selon l’OMS 300 000 décès par an.
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Enfin, la précarité énergétique maintient les ménages dans la pauvreté. D'une efficacité faible, les équipements rudimentaires requièrent de grandes quantités de combustibles. Les utilisateurs ont le choix entre acheter leur combustible, ce qui peut représenter jusqu'à 25% de leur budget, ou bien ramasser le bois, véritable corvée quotidienne qui revient souvent aux femmes, et qui peut prendre jusqu’à 20 heures par semaine.
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Pourtant, des solutions techniques existent. Foyers améliorés, réchauds à gaz, et kits solaires sont autant d'alternatives technologiques qui permettent aux ménages de réaliser des économies, tout en protégeant leur santé et en préservant l'environnement pour les générations futures.
Les barrières de marché
Malgré les avantages avérés des solutions techniques à la précarité énergétique, des barrières limitent leur adoption par les ménages et leur diffusion à grande échelle. En effet, si leur efficacité permet de réaliser des économies sur les combustibles, l’acquisition de ces technologies implique un investissement initial que les ménages les plus pauvres n’ont pas les moyens de réaliser. La faiblesse du tissu industriel local limite également la production et la disponibilité des équipements. L’indisponibilité des produits est aggravée par la faiblesse des réseaux de distribution qui, lorsqu’ils existent, atteignent rarement les endroits les plus reculés. D’autre part, l’absence de standards et de réglementation ralentit le développement de la filière des produits énergétiques efficaces et des énergies renouvelables. Enfin, l’existence de ces produits et de leurs bénéfices restent encore largement méconnus des populations, ce qui freine leur diffusion.
Pour surmonter ces barrières, Nafa Naana a développé une stratégie adaptée, fondée sur l'accès à l'information, l'accès aux produits et l'accès aux services financiers.
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